Kenya : La Cour suprême autorise l’opposition à vérifier la fiabilité du système informatique de la commission électorale

La Cour suprême du Kenya a autorisé ce lundi, Raila Odinga, rival du président Uhuru Kenyatta au dernier scrutin présidentiel dans le pays, à accéder aux serveurs informatiques de la Commission indépendante des élections et des frontières (IEBC) ainsi qu’aux résultats de tests, pour déterminer si une ingérence extérieure avait pu avoir lieu dans la transmission des résultats de l’élection présidentielle du 8 août.

Cette décision fait suite au recours introduite auprès de la cour constitutionnelle par l’opposant Odinga, pour contester la réélection d’Uhuru Kenyata, au motif que des informations enregistrées dans les bureaux de vote individuels différaient des résultats totalisés dans le calcul global. L’opposant évoquait également un piratage externe des serveurs de l’IEBC, qui aurait affecté la transmission des résultats du scrutin présidentiel

L’IEBC, qui défend son organisation des élections, devra donc autoriser M. Odinga et les représentants du président Uhuru Kenyatta à accéder à ses serveurs et à mettre tous les équipements technologiques à la disposition des tribunaux. Elle devra également « fournir à l’opposition les informations qu’elle demande, y compris le nombre de serveurs utilisés lors des élections générales, l’accès à tous les kits électoraux fournis (utilisés ou non), et l’accès aux politiques de pare-feu, systèmes d’exploitation et mots de passe », lit-on dans la décision de la Cour suprême.

La haute cour a, en outre, demandé un rapport sur un certain nombre de serveurs, sur les systèmes d’exploitation informatiques, sur les politiques de mots de passe et les accès accordés aux utilisateurs dans le système de l’IEBC.

Un responsable informatique désigné par la Cour suprême et le pouvoir judiciaire supervisera ces examens pour accéder aux technologies utilisées et préparer un rapport avec les deux représentants des parties respectives.

Le rapport issu de ces contrôles, permettront à la Cour de trancher sur le contentieux électoral, qui a failli replonger le Kenya dans la violence.