La justice ivoirienne fait le point des condamnations pour des crimes post-électoraux

La justice ivoirienne a présenté pour la première fois, ce 10 mai, un bilan des procédures sur les crimes lors de la crise post-électorale qu’a connue le pays entre 2010 et 2011.

 

Au total, 149 personnes ont été condamnées par la Cour d’appel d’Abidjan, à des peines allant de cinq ans de prison à l’emprisonnement à vie, dans 30 procès concernant 182 accusés, durant la période 2012 – 2018, précise un communiqué du procureur général Léonard Lebry. 33 personnes ont été acquittées durant ces procédures.

 

C’est la première fois que la justice ivoirienne dresse un bilan de l’action judiciaire sur les crimes de la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts et de nombreuses atrocités parmi les civils en cinq mois de combats, après les résultats contestés de la présidentielle de 2010.

 

Mardi, dix organisations ivoiriennes et internationales de défense des droits de l’homme avaient publié une lettre ouverte au président ivoirien Alassane Ouattara, fustigeant «une justice à l’arrêt» sur ces crimes.

 

Selon le procureur général, la Commission nationale d’enquête spécialement créée pour l’instruction de ces infractions, a inculpé des centaines de personnes parmi les protagonistes de la crise, procédé à des milliers d’auditions et interrogatoires, et même à des «exhumations de corps humains».

 

Les quelques procédures, encore pendantes devant les juges d’instruction, sont sur le point d’être achevées, pour être passées en jugement, le cas échéant, à la prochaine session de la Cour d’assises d’Abidjan, avant la fin de l’année judiciaire et qui permettra d’apurer définitivement le passif des dossiers dits de la crise post-électorale, assure M. Lebry.