Tchad : Adoption du budget

Les députés tchadiens ont dernièrement adopté le budget de l’année après examen profond du projet de loi relatif à l’année en cours. Les recettes financières attendues par le pays sont d’environ 3,32 milliard de dollars, ce qui représente une augmentation de 2,3% sur les prévisions du budget initial. Cependant les dépenses présentées sur le projet de loi s’élève à près de 3,47 milliards de dollars. Au regard de ces chiffres, le pays prévoit un déficit autours de 150 millions de dollars. Selon le projet de loi, le gouvernement tchadien pourra emprunter près de 100 millions de dollars américains au près du gouvernement congolais dans le cadre du financement de son budget. L’adoption dudit budget s’est fait avec beaucoup de difficultés, fort de ce que plusieurs députés ont qualifié d’insuffisances. Quelques contestataires ont même considéré que certaines rentrées étaient minorées. Pour ce qui est des recettes ordinaires hors pétrole, le ministre de la finance a affirmé que la fermeture de la frontière entre le Tchad et le Nigéria expliquerait en partie la baisse des recettes. Par ailleurs les pluies des mois de juillet et Aout ont fortement endommagé les routes, entrainant ainsi un ralentissement de l’activité aux frontières ouest du pays. Une question particulière a également été soulevée, à savoir celle des dépenses exceptionnelles, dépenses avant ordonnancement. Pour le ministre, les dépenses spéciales sont liées au fait que le pays soit enclavé avec des voisins qui ne sont pas toujours économiquement et politiquement stables.

Les perturbations internes et externes conduisent donc le gouvernement à réagir vite et bien avec des ressources qui ne sont pas toujours prévues à l’avance. La session a été l’occasion pour les députés d’évaluer rapidement l’efficacité de l’opération « cobra » qui été sensé colmater les brèches par lesquelles les finances publiques s’évaporent. Pour l’heure l’opération ne fait pas l’unanimité et pourrait être revue. De son côté, au-delà des 1,7% de richesse globalement crée, le FMI pense que N’Djamena doit encore consentir a beaucoup d’efforts dans la discipline budgétaire.