Angola/Portugal : immigration en sens inverse

Il fut un temps ou les angolais migraient massivement au Portugal pour trouver une sécurité sociale, aujourd’hui la courbe semble s’inverser. Depuis quelques temps, de plus en plus de portugais en proie à la crise européenne vont s’installer en Angola pour également trouver des meilleures conditions de vie. Selon les témoignages, les portugais qui arrivent en Angola gagnent 2 à 3 fois plus qu’au bercail avec un coup de vie encore moins onéreux. Selon les chiffres officiels, ils seraient près de 100000 aujourd’hui en provenance de l’ancienne colonie. L’Angola fait parti des pays africains actuellement en boom économique avec une moyenne de croissance de 10% sur les 10 dernières années, tirée par les recettes pétrolières. Deuxième producteur de pétrole et troisième puissance économique d’Afrique subsaharienne, le pays a lancé plusieurs chantiers de diversification économiques et de dynamisation industrielle, de quoi offrir des opportunités à une main d’œuvre qualifiée en provenance du nord. En plus les données statistiques de l’observatoire de l’émigration portugais affichent une croissance de plus de 15000% de visiteurs portugais sur les 6 dernières années en Angola. Avec un taux de chômage au dessus de 15%, aujourd’hui plus de 23000 portugais tentent leurs chances au pays d’Edwardo Santos. Cette population migrante est essentiellement constituée de jeune. S’il est vrai que la tendance migratoire humaine s’inverse, il n’en reste pas moins vrai que la tendance des capitaux connaîtrait également une inversion.

Sur les dix dernières années, les investissements angolais au Portugal ont été multipliés par 100, allant jusqu’àndes sommes supérieurs à 150 millions de dollars. Pour les analystes, l’importance des investissements économiques d’un pays dans un autre détermine l’influence que ce dernier peut exercer sur le premier, ainsi le néocolonialisme serait entrain de prendre un nouveau visage. D’ici quelques décennies peut être les colons d’hier pourraient bien devenir les colonisés de demain.