Gabon : des signaux économiques ambigus

Gabon des signaux économiques ambigusLes analyses de divers observateurs et experts internationaux sur la situation économique du Gabon restent mitigés. Pour certains points, le pays semble avoir pris son envol alors que des taches noires ternissent encore le tableau. Une récente évaluation du groupe Coface présente le Gabon comme le premier pays de la zone Cemac, en termes d’environnement des affaires et de faible risque en investissement. Cette nouvelle appréciation fait partie des signaux positifs qu’envoie le pays, depuis son programme de développement économique, pour atteindre la classification de pays émergent d’ici la prochaine décennie. Dans la zone Cemac, le Gabon est le seul pays à obtenir un classement de niveau B pour le « risque-pays ». Pour ce qui est de « l’environnement des affaires », le pays se partage le niveau C avec le Cameroun. D’après les experts de la Coface, l’inversion de la courbe d’endettement ainsi que la croissance soutenue depuis quelques années, témoignent à suffisance sur la consolidation du paysage économique gabonais. Aussi ces performances macroéconomiques seraient surtout tributaires des industries du pétrole et de l’exploitation forestière. Le pays se permet de recourir à des remboursements anticipés de ses dettes et ralentir considérablement son déficit budgétaire. Cependant, malgré la croissance et l’amélioration de certains indicateurs économiques, le dernier rapport du Fonds Monétaire International sur la situation du pays fait état d’une « pauvreté endémique » à travers le pays. Selon le document, le PIB du pays devrait connaitre une croissance de 6% cette année mais serait toujours soumis à un risque certain, lié à l’or noir. Si la crise mondiale venait à rationaliser la demande de consommateurs en or noir, le Gabon verrait très vite ses comptes tarirent et les conséquences sur la situation financière du pays pourraient être désastreuses.

Si Libreville veut atteindre ses objectifs, il va devoir colmater quelques brèches liées à la corruption et au détournement des deniers publics, puis mettre en place un environnement favorable à une redistribution équitable des richesses.