Après la subite disparition d’Idriss Deby, le Tchad plongé dans des incertitudes

Le destin du Tchad a basculé ce mardi 20 avril 2021, lorsque le décès du Chef de l’Etat Idriss Déby Itno a été annoncé à la télévision nationale. Aujourd’hui, le pays se réveille entre interrogations sur les vraies circonstances de ce décès et une grande incertitude sur son avenir politique, social et sécuritaire.

Officiellement, le président Idriss Deby Itno est mort de « blessures sur le front face à la rébellion des Fact ». Mais plusieurs autres versions ont circulé sur les « vraies circonstances » de son décès, certaines évoquant un « coup d’Etat » exécuté par sa garde rapprochée.

Les tenanciers de cette théorie du coup d’Etat sont confortés dans leur position par la suspension immédiate de la Constitution du pays et la dissolution du Gouvernement et du Parlement, remplacés par un Conseil militaire de transition (CMT), avec à sa tête, le fils du défunt président, Mahamat Idriss Deby, âgé de 37 ans.

Aujourd’hui, le Tchad est donc dirigé par une junte militaire, ce qui suscite l’inquiétude de ses partenaires internationaux, notamment les Etats-Unis d’Amérique (USA) qui réclament que la Constitution du pays soit restaurée et respectée. Ce texte prévoit notamment que le Président du Sénat prenne le pouvoir, en cas d’empêchement ou de décès du Président de la République.

Dans le pays, le CMT qui s’est octroyé les pleins pouvoirs, contrairement à la Constitution révisée de décembre 2020, est dénoncé par la société civile, l’opposition, ainsi que des partis issus de la majorité présidentielle.

Un climat d’instabilité qui risque, selon de nombreux observateurs, de fragiliser davantage le Tchad dans un Sahel en proie aux activités de groupes terroristes et dont le nord est actuellement le théâtre d’affrontements entre les forces armées régulières et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).

Un Tchad instable constituerait également un handicap aux efforts anti-terroristes dans le Sahel où le pays participe à plusieurs opérations de maintien de paix, notamment le G5 Sahel fortement soutenu par la France, grand ami du défunt président tchadien qui sera inhumé le vendredi 23 avril 2021.