Une armée sahélienne commune s’installe à Niamey

L’Alliance des États du Sahel (AES), qui regroupe le Niger, le Mali et le Burkina Faso, donne corps à son projet militaire commun. Le 30 septembre, en visite à Bamako, le chef de l’État nigérien Abdourahamane Tiani a confirmé que la « Force unifiée de l’AES » (FU-AES) est désormais entrée en phase opérationnelle.

Le commandement central est établi à Niamey, sur l’ancienne base de l’opération française Barkhane. À sa tête, un officier burkinabè, le colonel Éric Dabiré, qui connaît bien les zones les plus exposées aux attaques dans son pays. Cette nomination illustre la volonté de mutualiser les expériences et de répondre à une menace transnationale.

L’étape actuelle est consacrée à l’équipement et à la mise en condition des bataillons. Selon le capitaine Ibrahim Traoré, chaque État de l’AES procède à ses commandes mais en suivant des normes communes. Le premier bataillon burkinabè est déjà prêt, tandis qu’un second devrait l’être d’ici deux mois.

Depuis janvier 2025, les trois armées ont déjà conduit des opérations conjointes sur le terrain. La FU-AES vise à terme un effectif de 5 000 soldats maliens, nigériens et burkinabè, appelés à intervenir de manière coordonnée sur un espace qui reste durement touché par l’insécurité.

Avant de regagner Niamey, Abdourahamane Tiani a marqué un passage à Ouagadougou pour rencontrer Ibrahim Traoré, confirmant ainsi l’alignement politique et militaire des trois capitales. Cette force commune marque une rupture avec les anciennes coopérations internationales, les États sahéliens affirmant désormais leur volonté de prendre seuls en main leur sécurité collective.