Zambie : l’affaire Banda, justice ou règlement de comptes

Zambie l’affaire Banda justice ou règlement de comptesLa remise en cause d’anciens chefs d’Etat semble devenir courante à travers le monde. L’ancien président zambien Rupiah Banda a été interpellé puis libéré sous caution par la justice de son pays. La caution versée s’élève à 100.000 dollars et Mr Rupiah Banda doit rester à la disposition de la justice zambienne. La date de la suite du procès a été fixée pour le 3 avril prochain. La procédure a été rendu possible après que le parlement ait levé l’immunité présidentielle. Le président avait alors été entendu par une commission d’enquête gouvernementale et a par la suite été interpellé. L’homme est soupçonné d’avoir usé de sa position pour détourner des fonds publics dans le cadre des contrats pétroliers passés avec le gouvernement nigérian. D’après le dossier de l’accusation, le concerné aurait détourné toute la somme relatif au projet et aurait confié à son fils la gestion et la destination des fonds liés à la transaction. L’ex-président a plaidé non-coupable et réfute complètement toutes les accusations portées contre lui. Pour les responsables de son parti, il s’agit une fois de plus d’une chasse à la sorcière sans fondement, destinée à les déstabiliser. Mr Banda, aujourd’hui âgé de 76 ans, se considère donc comme une victime d’une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Selon les avocats de la défense, le gouvernement s’organise dès aujourd’hui pour affaiblir toute opposition et prépare déjà le terrain pour les futures élections. Depuis qu’il n’est plus au pouvoir, une campagne anti-corruption a été lancée et plusieurs des hauts responsables de son administration ont été la cible de diverses accusations en matière de corruption. Pour les observateurs, la situation reste mitigée. En effet, il n’est pas rare de voir des hauts responsables publics de se servir dans la caisse de l’Etat.

Cependant la stigmatisation de l’actuelle procédure pause la légitime question des motivations de l’actuel pouvoir en place, ou du moins de la justice. Le souci de montrer à la face du monde que même après avoir occupé les plus hautes fonctions de l’Etat l’on reste un justiciable comme les autres primerait il sur la volonté de conserver le pouvoir.