Afrique du Sud : Zones d’ombre sur le drame de Marikana

South African President Zuma gestures before making a speech during Mandela's national memorial service in JohannesburgIl y a près de deux ans, une trentaine de mineurs grévistes, ont trouvé la mort dans une fusillade à Marikana. Actuellement, une commission d’enquête se charge d’élucider les raisons de ce drame. Mais, depuis peu, la disposition légale lui permettant de questionner les membres du gouvernement, a été retirée par le président sud-africain. Ce qui pouvait susciter des interrogations sur la nature des motivations de Jacob Zuma.
L’affaire a éclaté le 30 avril dernier .Selon le juge en charge de cette commission d’enquête, le chef d’Etat en a modifié le mandat. De ce fait, elle n’est plus habilitée à enquêter sur « le rôle des ministères et des agences publiques  dans ce drame ». Comme si cela ne suffisait, le journal officiel a fixé au 31 juillet le terme des auditions que la commission est censée effectuer. Vu ces multiples contraintes, la société civile n’en fait aucun doute : « La commission ne pourra pas réunir suffisamment de preuves », se sont inquiétées les associations. Dans le même ordre d’idées, celles-ci trouvent nécessaire que le ministre de la Police Nathi Mthethwa et le vice-président de l’ANC, Cyril Ramaphosa, s’expliquent devant la justice. A noter que ce dernier faisait partie du conseil d’administration du minier britannique Lonmin en aout 2012. Et, selon certaines rumeurs, il serait  prochainement désigné comme vice-président de l’Afrique du Sud. De l’avis de l’opposition, le président cherche tout simplement à « protéger ses amis ».
A titre d’information, trois mineurs non grévistes et une de leurs épouses ont été tués à la machette lundi dernier, à la mine de platine de Marikana. Pourtant, cette mine devrait rouvrir le même jour, après trois mois d’interruption du fait d’un mouvement de grève.