Tchad : Fermeture de la frontière avec la Centrafrique

Frontiere-Tchad-rca Lundi,  le Tchad  a  annoncé  la  fermeture de sa frontière avec la Centrafrique. Une mesure destinée à  empêcher toute infiltration  de combattants  armés sur le territoire tchadien. Pour N’Djamena,  il s’agit surtout d’éviter  toute propagation du conflit centrafricain dans la région frontalière.
En marge  d’une tournée qu’il effectue  depuis le 8 mai dans le sud du Tchad, le président Idriss Déby s’est adressé aux populations  de Daha (Ville frontalière du sud-est).  « Vous êtes à moins de 20 mètres de la frontière avec la RCA. Sachez dès aujourd’hui que notre frontière avec ce pays est hermétiquement fermée »,  a-t-il déclaré.
Ainsi aucun Tchadien ne sera autorisé à franchir la frontière jusqu’à ce  que  le conflit centrafricain prenne fin. Toutefois, a précisé le chef d’Etat, que « la frontière sera  grandement ouverte à tout Tchadien désirant rentrer chez lui ».
Pour le ministre tchadien de la Communication Hassan Sylla Bakari, il est important de préserver la quiétude des populations vivant tout le long de la frontière.  Mais il s’agit aussi de faire taire certaines critiques dont  le gouvernement tchadien fait l’objet. En effet, N’djamena est souvent accusé de laisser des combattants tchadiens s’infiltrer en Centrafrique,  pour y semer le trouble.  Des critiques que le ministre  Bakari considère comme « injustes et infondées »
Faut-il le rappeler que le Tchad a souvent eu des relations tendues  avec la Centrafrique. Ainsi,  il  y a quelques mois, les soldats tchadiens de MISCA  ont  été accusés  d’avoir tiré sur des civils à Bangui. Ces mêmes soldats sont souvent associés à la milice centrafricaine  Séléka, majoritairement composée de musulmans,  et jouissant d’une mauvaise réputation   auprès  des populations chrétiennes. Le Tchad avait joué un rôle  important  lors du coup  d’Etat qui avait renversé le président  Ange Félix Patassé en 2003.