Yaoundé ouvre une enquête sur les tueries perpétrées par des soldats camerounais

Le gouvernement camerounais vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête après la diffusion d’une nouvelle vidéo sur les réseaux sociaux, montrant des exactions imputées à l’armée camerounaise dans la région de l’Extrême-nord du pays.

La vidéo en question a été publiée la semaine dernière. Sur les images qui remonteraient à avant mai 2016, selon Amesty international, des hommes armés tiraient sur une dizaine de personnes non armées, agenouillées face à un mur près de maisons en flammes. L’un des « bourreaux » déclarait être en opération de « ratissage » dans le village d’Achigachia, à la frontière avec le Nigeria.

Dans un entretien accordé à la radio d’Etat, le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary a promis que cette vidéo «fera l’objet d’une enquête approfondie instruite par le chef de l’Etat », Paul Biya, et que la presse serait informée des résultats de l’enquête.

Bakary refuse pour l’heure, les accusations affirmant qu’« il s’agit bien des soldats camerounais » dans la vidéo, tant qu’on n’aura pas établi, « de manière incontestable », l’origine et l’appartenance des personnes en tenues milliaires qui ont perpétré ces « exécutions sommaires ».

Entre 2014 et 2016, Achigachia a été l’une des localités les plus attaquées par les jihadistes nigérians de Boko Haram dans l’Extrême-Nord camerounais. De nombreux combats entre l’armée camerounaise et Boko Haram y ont eu lieu.

En outre, l’armée camerounaise est régulièrement accusée par des ONG de perpétrer des exactions contre des personnes soupçonnées d’appartenir au groupe Boko Haram. « Aucune armée au monde, quelle que soit sa puissance, ne peut prétendre être immunisée contre des bavures (et) des manquements d’une infime minorité » de ses soldats, a réagi M. Tchiroma sur ce sujet.