Détournement de fonds, grève, mégestion, la Société de Télécommunication de Guinée (SOTELGUI) passe des moments très difficiles. Pour s’en sortir, l’entreprise vient d’instaurer un comité transitoire de gestion avec comme objectifs : mettre la lumière sur le récent passé de la SOTELGUI et définir ses nouvelles orientations. Le président du comité transitoire, Moustapha Mamy Diaby, n’a même pas tergiversé pour reconnaître la gabegie dont a souffert la SOTELGUI. Dans un communiqué, l’opérateur des télécommunications a accusé son ancienne équipe dirigeante d’avoir offert des cartes de recharge à des entreprises et à des particuliers. Le tout correspondait à une valeur de 3,77 millions de dollars américains. Cette somme dilapidée aurait vraisemblablement pu éviter la colère des employés de la SOTELGUI. Ces derniers totalisaient deux mois de salaires impayés pendant que leurs patrons faisaient preuve de générosité. Lassés, les travailleurs ont démarré une grève générale dès le mois d’avril. En dehors des arriérés, ils en ont profité pour exiger l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Se comparant à leurs confrères d’autres enseignes des télécommunications, le personnel de la SOTELGUI se voyait comme le parent pauvre du secteur. Depuis quelques temps par exemple, la société ne verse plus régulièrement les cotisations à la sécurité sociale. Ce qui influe sur les assurances et charges médicales de ses employés. Dans une ultime tentative salutaire, un nouveau comité transitoire a été nommé à la tête de la SOTELGUI.
L’une de ses premières mesures a été de diligenter un audit. Cette initiative lui permettra de mieux connaître l’entreprise et de définir la meilleure voie à suivre. Les plus pessimistes des observateurs estiment que seule la privatisation pourrait sauver le peu qui reste de la SOTELGUI.