Tillabéri sous la menace : les enseignants pris pour cibles dans l’ouest du Niger

Au Niger, l’insécurité persistante dans la région de Tillabéri continue de frapper durement le monde éducatif. Jeudi 18 décembre, un enseignant a été enlevé dans la commune de Makalondi, située à l’ouest du pays, près de la frontière burkinabè. L’information a été confirmée par le Syndicat national des contractuels et fonctionnaires de l’éducation (Synaceb).

La victime, Kodjeri Maiga, est le secrétaire général de la section communale du syndicat. De retour de Niamey où il avait pris part à une réunion syndicale, il se trouvait avec une dizaine de collègues au domicile d’un enseignant lorsque des hommes armés ont fait irruption. Les assaillants ont poursuivi le groupe en fuite, capturé Kodjeri Maiga et l’ont emmené vers une destination inconnue.

Cet enlèvement intervient dans un contexte particulièrement tendu. Début décembre, deux directeurs d’école avaient été assassinés à Filingué, toujours dans la région de Tillabéri. Le Synaceb avait alors lancé un appel pressant aux autorités pour renforcer la protection des enseignants et des élèves dans les zones à haut risque.

Les motivations de l’enlèvement restent floues, mais les enseignants locaux affirment être devenus des cibles privilégiées des groupes armés. Selon une source du secteur éducatif, l’objectif serait de forcer la fermeture des établissements scolaires. À Makalondi, toutes les écoles — une vingtaine au total — sont actuellement à l’arrêt.

La situation est alarmante à l’échelle régionale. En octobre dernier, la ministre de l’Éducation indiquait qu’environ 1 000 écoles sur 3 200 étaient affectées par l’insécurité à Tillabéri, soit près de 30 % du réseau scolaire régional.