L’Angola est en proie à une épidémie de choléra sans précédent depuis trois décennies. L’UNITA, principal parti d’opposition, accuse le gouvernement de totale impuissance face à l’ampleur de la crise sanitaire. Depuis le 7 janvier, 14 374 cas et 513 décès ont été enregistrés, selon les données officielles du ministère de la Santé.
Anastácio Rúben Sicato, ministre de la Santé du « gouvernement de l’ombre » de l’UNITA, a dénoncé lors d’une conférence de presse une épidémie « incontrôlée » qui touche désormais 17 des 21 provinces du pays, avec Benguela comme nouvel épicentre.
Selon lui, cette flambée met en lumière l’état de déliquescence du système de santé angolais, caractérisé par une médecine préventive quasi inexistante et un accès très limité à l’eau potable et à l’assainissement. Il affirme que cette crise est le reflet d’un effondrement social progressif et d’un délaissement politique des services de base.
Le taux de létalité atteint actuellement 3,6 %, un chiffre alarmant comparé aux moyennes mondiale (1,9 %) et africaine (2,9 %). À titre de comparaison, l’épidémie de 2016-2017 n’avait fait que 252 cas et 11 morts.
L’UNITA formule trois priorités urgentes : freiner la propagation, réduire les décès et mobiliser la société. Le parti appelle à une large campagne de sensibilisation, à un renforcement de l’accès à l’eau potable et à l’amélioration des infrastructures sanitaires.
Il exhorte également le MPLA, au pouvoir depuis 1975, à adopter des réformes structurelles, notamment l’instauration des autonomies locales et la priorisation de la santé primaire. Ces mesures viseraient à rapprocher les décisions des réalités locales, trop souvent ignorées par le pouvoir central.
Pour l’UNITA, seule une mobilisation nationale coordonnée, appuyée par des changements profonds dans la gouvernance sanitaire, permettra de contenir cette crise historique.