Afrique du Sud: Un avenir sombre pour l’enfance défavorisée

Selon un rapport de la Banque Mondiale publié la semaine dernière, les enfants sud-africains nés dans des familles pauvres pourraient ne jamais se sortir de la pauvreté.
Le sexe, l’origine ethnique et le niveau d’éducation sont des facteurs déterminants pour l’avenir des enfants des milieux pauvres. L’institution de Bretton Woods s’en est pris aux importantes inégalités sociales de l’Afrique du Sud : 10 % des plus nantis concentrent 58 % des revenus tandis que 10 % des plus pauvres doivent se contenter de 0,5 %. En outre, plus de 50 % des sud-africains se partagent moins de 8 % des revenus du pays. Sur ce tableau peu flatteur, la Banque Mondiale a constaté que les Blancs sont généralement à l’abri du besoin. Des années après l’apartheid, ils bénéficient toujours des avantages acquis lors de cette période. A l’opposé, les conditions de vie sont extrêmement difficiles dans les bidonvilles, les townships et les anciens homelands, où s’entassent les populations noires. Pire, les résidants sont généralement « déconnectés du monde du travail », note Sandeep Mahajan, auteur du rapport de l’institution financière internationale. Toujours concernant l’emploi, les adultes noirs sont défavorisés quand ils en cherchent. Une situation évidente avec un taux de chômage supérieur aux 25 %, dont une bonne partie est constituée de noirs : la croissance économique – de 3,2 % en moyenne depuis 1995 – a été « insuffisante pour absorber la vague de nouveaux arrivants sur le marché du travail, après le démantèlement des barrières de l’apartheid », souligne le rapport.
Pour trouver la cause de cette situation, la Banque Mondiale a évoqué l’éducation. Dans ce secteur encore, les enfants des milieux défavorisés n’ont que peu de chance de décrocher un diplôme. Dans certaines provinces, les leçons se donnent en plein air sous l’ombre d’un arbre et les livres scolaires sont inexistants. De l’avis de certains observateurs, investir dans l’éducation serait la solution à ces inégalités. Paradoxalement, le gouvernement sud-africain y consacre déjà la plus grande part de son budget.