Des ONG exigent des poursuites contre l’ex-président gambien, Yahya Jammeh

jammeh-ongQuelques jours après son arrivée au pouvoir en Gambie, la coalition de l’opposition conduite par le président élu, Adama Barrow, annonce déjà ses intentions d’engager des poursuites judiciaires contre l’ancien président Gambien, Yahya Jammeh, pour des crimes présumés commis pendant son règne.

Et c’est Fatoumata Jallow-Tambajang, membre de cette coalition, qui s’est chargée d’annoncer la mesure, dans une déclaration faite mercredi à Banjul, la capitale gambienne.

«Il sera poursuivi dans un an, peut-être même avant. C’est mon opinion personnelle. Cela pourrait se faire dans trois mois parce que nous voulons vraiment aller très vite», a-t-elle déclaré.

La politicienne est convaincue que Yahya Jammeh dispose d’un « bunker et du trésor» et serait capable de déclencher une rébellion à partir de Kanilai, son village natal situé près de la frontière avec le Sénégal, au Sud du pays.

« Il ne nous inspire pas confiance. Plus il a une marge de manœuvre, plus il a des possibilités de quitter le pays, d’échapper ou même de faire une insurrection. Il en est capable», a mis en garde Tambajang.

Même son de cloche du côté d’Amnesty International, qui estime qu’il est nécessaire que l’ancien président Jammeh réponde de ses actes devant la justice. « Ce ne serait que justice pour les victimes qui ont été arrêtés arbitrairement, torturés, qui ont fait l’objet de disparitions de personnes ou qui ont été tuées. Il faut que les gens comprennent pourquoi ces graves violations des droits de l’homme ont été commis », soutient Alioune Tine, Directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat le 22 juillet 1994, Yahya Jammeh est accusé d’avoir emprisonné, exilé ou prétendument tué des opposants à son régime. Sa «méprise» pour les droits de l’homme est depuis longtemps décriée sur le plan national comme sur le plan international.

Quelques mois avant son échec au scrutin présidentiel du 1er décembre dernier, il avait entamé une procédure de retrait de la Gambie de la Cour Pénale Internationale (CPI).