L’Afrique du Sud et le Nigéria souhaitent renforcer leur coopération

4d6677b4928f93fccd50af560480-grandeLe président nigérian Goodluck Jonathan est arrivé hier mardi au Cap pour ce qui est le premier déplacement d’un chef d’Etat nigérian en Afrique du Sud depuis 2009. L’aspect économique a occupé une bonne partie des débats avec son hôte Jacob Zuma, mais également la normalisation des relations parfois tendues entre les deux géants économiques africains.

Neuf nouveaux accords économiques bilatéraux ont été signés dans les domaines du pétrole, du gaz, de l’électricité, de la défense et des communications. En 10 ans, le commerce entre le deux pays a été multiplié par cinq frôlant l’année dernière les quatre milliards de dollars US. Le Nigéria en tire plus profit grâce à son pétrole. Ce dernier est de plus en plus prisé par l’Afrique du Sud pressée depuis 2012 par les Etats-Unis de se détourner du brut iranien. De l’autre côté, les grandes entreprises sud-africaines comme la Standard Bank lorgnent sur le marché intérieur du Nigéria qui compte 163 millions d’habitants. Les deux chefs d’Etat ont également profité de leur rencontre pour renforcer leur coopération pour trouver des solutions aux crises qui secouent le continent à l’image de l’instabilité en République centrafricaine, dans l’est de la République Démocratique du Congo et au Mali. Ils ont également réfléchi à la possibilité de doter l’Union africaine d’une brigade d’intervention rapide.

Malgré leurs bonnes relations économiques, Nigéria et l’Afrique du Sud se livrent une sourde guerre d’influence en Afrique subsaharienne. Notamment avec la perspective d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU ou encore à cause des ambitions de l’Afrique du Sud en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest vues d’un mauvais œil par le Nigéria. Cette rivalité a à de nombreuses reprises éclatées au grand jour avec par exemple le boycott du pétrole nigérian par l’Afrique du Sud, officiellement en protestation contre l’exécution par le pouvoir d’opposants en 1995. Ou encore, plus d’actualité, les tracasseries administratives jugées xénophobes dont se plaignent les nigérians lors de leurs voyages en Afrique du Sud.