Djibouti : entre chômage et travail des étrangers

1016795_638290052849158_1442201756_nComme dans la plupart des pays au monde, l’étranger a toujours été identifié comme la source de tous les maux. Entre insécurité et problème d’emplois, les politiques ont souvent utilisé cette carte pour canaliser la grogne sociale au lieu de résoudre efficacement ce problème en créant réellement de l’emploi.

La république de Djibouti n’échappe pas à la règle, depuis plusieurs jours, les travailleurs djiboutiens du camp militaire américain sont en grève. La cause de cette grève est le fait que le camp ait embauché beaucoup d’étrangers sur leur site, surtout des philippins, des indiens et des malais. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les Etats Unis ont dépêché une mission en Djibouti. Aussi, les rémunérations offertes aux collaborateurs travaillant dans le cadre de cette mission sont généralement supérieures aux standards usuels du pays. C’est ce qui fait de ces postes, des emplois prisés en Djibouti. Selon les explications des grévistes, il y aurait un peu plus 500 travailleurs étrangers qui y seraient engagés, ce qui représente un nombre jugé supérieur au quota prévu par les dispositions légales du pays.

C’est le ministre du travail lui-même qui s’est exprimé dans ses termes, il aurait également promis que les autorités du pays seraient désormais plus strictes dans l’application des lois liées à la réglementation du travail des étrangers. Le discours des politiques ont été très sévère, allant jusqu’à qualifier la situation d’inacceptable. Dans le même registre, une campagne d’expulsion est prévue pour que ces travailleurs philippins, indiens et malais rentrent dans leurs pays respectifs. En réalité, le problème qui frappe est le chômage. Selon les statistiques publiques, plus de 55% de la population active serait sans emplois, ce fléau touche particulièrement les jeunes.

Expulser quelques centaines d’étrangers est loin d’apporter une once de solution à ce problème. Cela calmera quelques personnes pour un moment, mais le mécontentement reviendra très vite parce que le problème n’est pas résolu. Plusieurs djiboutiens vivent également à l’étranger et subviennent aux besoins de leurs familles au pays, un tel traitement sur eux ne serait pas de très bon gout.