Grâce présidentielle pour 34 opposants en Guinée équatoriale

Trente-quatre prisonniers membres du principal parti de l’opposition en Guinée équatoriale, condamnés en février dernier, à 30 ans de prison pour «sédition, désordre public, atteintes à l’autorité et blessures graves», ont été libérés lundi, à la faveur d’une grâce présidentielle décrétée il y a deux semaines.

Le président du parti Citoyens pour l’innovation (CI), Gabriel Nse Obiang s’est dit «satisfait» de cette libération, même si «beaucoup (d’opposants) présentent des séquelles de torture terribles».

CI avait notamment révélé que deux de ses militants : Evaristo Oyaga Sima et Juan Obama Edu, sont morts en détention, respectivement fin mai et début juillet, des suites de tortures. Mais cette information a été démentie par le gouvernement.

Un autre militant de ce parti libéré, Pergentino Miguel Edu, a le bras cassé depuis neuf mois avec une hémorragie interne, conséquence de la torture, selon Nse Obiang.

Parmi les prisonniers qui ont bénéficié de la grâce présidentielle, figurent un député et un conseiller municipal de CI. « Ils doivent occuper leur siège à l’Assemblée nationale et à la mairie », estime Nse Obiang,  alors que le parti est interdit depuis février.

Le 10 octobre, le président Teodoro Obiang Nguema, avait annoncé la grâce au profit de 81 prisonniers, deux jours avant le cinquantenaire de l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole. La télévision d’Etat parle quant à elle de plus de 160 détenus graciés.

La vague des libérations a débuté samedi avec la sortie de prison de cinquante-cinq personnes, dont un ancien lieutenant-colonel condamné en 2014, à 27 ans de prison par un tribunal militaire pour « tentative de coup d’Etat ».

La semaine dernière, Obiang Nguema a assuré qu’il n’y avait ni tortures ni opposants emprisonnés dans son pays, dans une interview à la télévision publique espagnole.

Le régime du président Obiang, doyen mondial des chefs d’Etat au pouvoir depuis 1979, est pourtant régulièrement accusé d’atteintes aux droits de l’homme par ses opposants et des organisations internationales.