Spectre d’une crise postélectorale en RDC

Le climat déjà très tendu avant les élections générales du 30 décembre dernier en République démocratique du Congo (RDC), est loin de se détendre quelques jours après le vote, dont les résultats seront déterminants pour l’avenir socio-politique du pays.

Depuis lundi et au lendemain de ces votes, l’accès à internet et aux réseaux sociaux a été suspendu pour «une durée indéterminée» sur décision du gouvernement, ont indiqué un opérateur de téléphonie mobile et un fournisseur d’accès internet.

L’envoi de SMS était également impossible depuis lundi après-midi, et la réception de Radio France internationale (RFI) par voie hertzienne était impossible dans la capitale Kinshasa sur sa fréquence, la 105.00 FM.

Dans un communiqué conjoint hier mardi, l’Union Européenne (UE), les Etats-Unis, Canada, la Suisse, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et la Suède ont demandé à Kinshasa de «débloquer» l’accès aux moyens de communication, afin d’assurer la transparence de la suite du processus électoral.

Pendant ce temps, la commission électorale (CENI) qui poursuit la compilation des résultats des élections, annonçait hier des «actes de vandalisme» sur des matériels électoraux à Bagata, Bulungu, Gungu, Katanda et Walungu, après des attaques de ses entrepôts à Beni et les incendies d’autres à Kinshasa et Yumbi.

Pour ne rien arranger, les membres de la coalition «Cap pour le changement» de Felix Tshisekedi et Vital Kamerhe au Sud-Kivu, viennent d’accuser cette CENI d’avoir «tripatouillé les résultats des urnes» en défaveur des candidats de l’opposition.

Ils soutiennent avoir découvert «des paquets de bulletins issus du vote en faveur du candidat Félix Tshisekedi et d’autres candidats de l’opposition à Bukavu, qui ont été jetés en rue à plus de 15 kilomètres des bureaux de vote».

C’est dans ces conditions que la CENI maintient au dimanche 6 janvier 2019, la publication des résultats provisoires officiels de l’élection générale du 30 décembre, dont la présidentielle qui s’est joué sans le président sortant, Joseph Kabila.