Le gouvernement congolais et le mouvement politico-militaire AFC/M23 reprennent cette semaine, à Doha, des discussions censées relancer un processus de paix à l’arrêt depuis plusieurs mois. Mais cette nouvelle phase de négociation s’ouvre dans un contexte de fortes tensions, marqué par des affrontements continus dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le week-end dernier, le M23 a affiché sa puissance en présentant plus de 700 nouvelles recrues à Tshanzu, dans le territoire de Rutshuru. Son chef militaire, Sultani Makenga, a réaffirmé l’objectif du mouvement : renverser le pouvoir de Kinshasa. En réponse, le président Félix Tshisekedi a appelé les jeunes des zones rebelles à « résister » et promis de « rétablir la paix » dans les régions meurtries par la guerre.
Le processus de Doha, soutenu par le Qatar et les États-Unis, avait pourtant permis quelques avancées symboliques, notamment la signature d’une Déclaration de principes le 12 juillet dernier et l’annonce d’un futur échange de prisonniers sous supervision du CICR. Mais ces engagements restent lettre morte. Kinshasa et la rébellion s’opposent sur le calendrier de cet échange et sur la réintégration d’anciens combattants condamnés pour crimes graves.
Autre écueil majeur : l’absence de cessez-le-feu effectif. Les combats quotidiens rendent toute trêve illusoire, tandis que le projet d’accord final, jugé « insatisfaisant » par le président Tshisekedi, doit être entièrement revu.
Malgré ces blocages, les médiateurs qataris et américains continuent d’espérer que cette sixième séquence de pourparlers ouvre la voie à un compromis durable. Mais sur le terrain, la guerre, elle, ne marque toujours pas de pause.