Depuis plus d’un mois, le Mali fait face à un blocus imposé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda. L’embargo sur les importations de carburant a plongé le pays dans une pénurie aiguë, provoquant de longues files d’attente à Bamako et paralysant le transport vers les régions de Kayes et Nioro du Sahel, à la frontière sénégalaise.
Malgré l’escorte militaire de convois — l’un d’eux a pu atteindre la capitale le 7 octobre —, les attaques contre les camions-citernes se poursuivent. En coulisses, plusieurs tentatives de médiation ont été engagées pour lever le blocus. Des élus de Mopti, appuyés par les services de renseignement maliens, ont ouvert le dialogue avec le Jnim. Mais les discussions se heurtent à de multiples obstacles.
Selon une source sécuritaire, « les contacts existent, mais rien n’aboutira rapidement ». Le Jnim exige désormais un canal de négociation unique et officiel avec l’État malien, rejetant la multiplicité d’intermédiaires. Le mouvement réclame également la libération de combattants détenus par l’armée, dont plusieurs seraient morts en prison, compliquant les échanges.
Bamako chercherait en parallèle à obtenir la libération de soldats capturés lors d’attaques récentes. D’autres exigences jihadistes, comme la fin des contrôles de l’armée dans les gares routières ou l’obligation du port du voile pour les femmes dans les autocars, aggravent encore les tensions.
En attendant une issue, le blocus du Jnim continue d’asphyxier l’économie malienne et d’alimenter la colère des populations, tandis que les négociations demeurent dans l’impasse.