Tensions persistantes entre Kinshasa et Kigali : les processus de paix en sursis

La main tendue de Félix Tshisekedi à Paul Kagame, censée ouvrir une brèche vers l’apaisement, semble au contraire avoir ravivé les tensions entre la RDC et le Rwanda. En qualifiant les propos du président congolais de « paroles creuses » et de « mensonges », Kigali a refermé la porte à tout rapprochement immédiat, estimant que « seul Tshisekedi peut stopper l’escalade » en appliquant les accords déjà signés.

Cette réponse cinglante fait planer une lourde incertitude sur l’avenir des deux principaux cadres de médiation régionale : le processus de Luanda, initié sous l’égide de l’Angola, et celui de Doha, qui tente de maintenir un dialogue entre Kinshasa et la rébellion de l’AFC/M23. Kigali a d’ailleurs prévenu que « les fenêtres d’opportunité » offertes par les partenaires internationaux pourraient bientôt se refermer, un message clair adressé à un pouvoir congolais jugé trop hésitant.

Sur le front du processus de Doha, les discussions entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 se poursuivent laborieusement. Trois délégués du mouvement rebelle sont attendus pour la prochaine séance, censée aborder le cessez-le-feu et l’échange de prisonniers. Mais la méfiance demeure totale. « Ils ne sont jamais constants, leur versatilité nous complique la vie », regrette Benjamin Mbonimpa, secrétaire exécutif du mouvement.

Malgré ces crispations, les médiateurs régionaux gardent un optimisme prudent, espérant sauver un dialogue déjà fragilisé. Car sans geste concret de part et d’autre, la perspective d’une désescalade durable dans l’est de la RDC paraît plus lointaine que jamais.