Les humanitaires s’inquiètent de la fuite massive des populations du Burundi

refugies-0Quelque 1.000 personnes fuient chaque jour le Burundi qui est le théâtre d’importants troubles sociaux depuis avril, pour se réfugier en Tanzanie, a indiqué lundi dans un communiqué, l’organisation Médecins sans frontières (MSF).

« Chaque jour, jusqu’à 1.000 personnes traversent la frontière, en forêt, entre Burundi et Tanzanie, beaucoup voyagent dans l’obscurité, à pied et sans effets », indique MSF, sans préciser la date du début de ce flux de réfugiés qui fuient le Burundi, où devraient se tenir sous haute tension, ce mardi, une élection présidentielle très contestée par l’opposition et la société civile en raison de la candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, que ses adversaires jugent contraire à la Constitution.

La candidature de Nkurunziza a plongé le pays dans une grave crise politique, émaillée de violences ayant fait plus de 80 morts. Au total, 150.000 réfugiés ont trouvé refuge dans les pays voisins par peur du climat préélectoral délétère au Burundi. En Tanzanie, le camp de réfugiés surpeuplé de Nyarugusu a « atteint son point de rupture », selon Sita Cacioppe, coordinatrice d’urgence pour MSF.

Actuellement, MSF estime que 78.000 Burundais ont trouvé refuge dans le camp Nyarugusu, rejoignant ainsi 64.000 réfugiés congolais qui s’y sont installés depuis 1997, lorsque le camp avait été dressé pour accueillir un maximum de 50.000 réfugiés fuyant la guerre civile en République démocratique du Congo.

En mai, MSF a mis en place un centre de traitement du choléra dans le camp.

Depuis lors, les équipes MSF ont vacciné plus de 107.000 personnes contre le choléra et assurent la distribution de 270.000 litres d’eau potable par jour sur cinq points à travers le camp, selon le communiqué.

Les observateurs craignent que la crise actuelle au Burundi ne débouche sur des violences à grande échelle, dans un pays à l’histoire postcoloniale jalonnée de massacres entre hutu et tutsi et qui se remettait progressivement depuis dix ans de la longue et sanglante guerre civile, qui avait fait 300.000 morts entre 1993 et 2006.