Bénin : Boni Yayi dénonce une « exclusion organisée » de l’opposition après l’invalidation de son candidat

L’ancien président béninois Boni Yayi est sorti de son silence dans une vidéo diffusée le 28 octobre par son parti Les Démocrates. Il réagit pour la première fois à la décision de la Cour constitutionnelle ayant invalidé, la veille, la candidature de Me Renaud Agbodjo à la présidentielle d’avril 2026.

Visiblement remonté, le chef de file de l’opposition accuse le pouvoir de mener une « politique d’exclusion systématique » visant à empêcher toute alternance démocratique. « Depuis 2016, l’opposition a été systématiquement écartée de toutes les élections, sauf en 2023. Ces pratiques violent les lois de la République et sapent les fondements de notre démocratie », a déclaré Boni Yayi.

L’ancien président, qui a dirigé le pays de 2006 à 2016, a également évoqué un « plan de déstabilisation » visant son parti. Selon lui, la majorité chercherait à débaucher des députés et des responsables des Démocrates pour affaiblir la formation d’opposition.

Revenant sur sa rencontre à huis clos du 24 octobre avec Patrice Talon, Boni Yayi affirme avoir constaté chez son successeur une « dérive autoritaire » : « J’ai compris que le président Talon renonce progressivement à faire du Bénin un État de droit. Il ne veut plus d’opposition. »

Face à ces accusations, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Houngbédji, a jugé les propos de l’ex-chef d’État « pathétiques », estimant que Boni Yayi « refuse d’assumer ses responsabilités dans la crise interne » de son parti.

Appelant au dialogue national, l’ancien président a conclu sa déclaration en exhortant les forces politiques et la société civile à préserver la démocratie béninoise, qu’il juge aujourd’hui « gravement menacée ».