Au Sénégal, le Premier ministre et leader du Pastef, Ousmane Sonko, a adressé de nouvelles directives aux responsables et militants de son parti, dans un communiqué publié lundi 15 décembre. Il y appelle à une vaste mobilisation nationale visant à renforcer la présence du Pastef sur le terrain et à recenser, à terme, un million de militants actifs.
Présentant le Pastef comme bien plus qu’un simple parti politique, Ousmane Sonko insiste sur sa vocation de « dynamique sociale et populaire ». Il exhorte les différentes structures à se rapprocher davantage des citoyens à travers des actions de proximité, telles que des consultations médicales gratuites, mais aussi à intensifier la diffusion et la vulgarisation de la doctrine du parti à l’échelle nationale.
Selon le chef du gouvernement, cette stratégie vise à consolider le rôle du Pastef dans la « transformation nationale en cours ». Pour l’analyste politique Moussa Diaw, professeur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, cette sortie s’inscrit dans une logique de clarification des ambitions politiques d’Ousmane Sonko. Il s’agirait de préparer méthodiquement le parti aux élections locales prévues en 2027, considérées comme un test politique majeur.
Cette initiative intervient dans un contexte marqué par des tensions latentes au sommet de l’exécutif. Des observateurs évoquent une forme de compétition pour l’ancrage local entre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye. Ces dernières semaines, ce dernier a multiplié les ralliements de maires et de figures locales au sein de la coalition « Diomaye Président », dont la stratégie électorale reste toutefois encore floue.
Dans ce climat politique mouvant, la mobilisation du Pastef apparaît comme un signal fort envoyé par Ousmane Sonko à sa base, mais aussi à ses partenaires au sommet de l’État.
