Acquisition de terres africaines par des sociétés étrangères

La multiplication des achats de terres africaines par des sociétés ou même des gouvernements étrangers pour des cultures vivrières ou commerciales fait craindre une nouvelle forme de néo-colonialisme. Ces acquisitions pourraient entraver les efforts faits localement pour augmenter la production agricole vivrière et même limiter la croissance économique globale.L’importance des surfaces concernées par certaines de ces transactions aggrave les inquiétudes et n’est pas du goût de tout le monde. Le projet d’affermer 1.3 millions d’hectares à la société sud-coréenne DAEWOO a été un facteur clé dans la mobilisation qui a conduit à l’éviction du président malgache Marc Ravalomanana. Et au Kenya, le gouvernement fait face à une vive opposition sur le projet qui consiste à donner au Qatar le droit d’exploiter 40 000 hectares de terre dans la vallée de la rivière Tana en échange de la construction d’un port en eau profonde. L’Ethiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali et le Soudan ont à eux seuls cédé l’exploitation de près de 2.5 millions d’hectares de terres agricoles africaines à des entreprises étrangères. Des entreprises chinoises seraient en train de négocier des contrats portant sur 2.8 millions d’hectares en République Démocratique du Congo pour des plantations de palmiers à huile et sur 2 millions d’hectares en Zambie pour des cultures destinées à la production de biocarburants.Au cours d’un sommet, le G8 a tenté de faire adopter un code de conduite pour régir ce genre de transactions. Mais un tel code de conduite sera difficile à négocier et encore plus difficile à faire appliquer pour les pays industrialisés à des contrats qui sont principalement négociés entre des pays du Sud.Ces acquisitions offrent des perspectives de développement en créant de nouveaux emplois, en introduisant de nouvelles technologies, mais un manque de réglementation ferait que l’Afrique serait la dernière à en profiter.