La RDC réduit le budget de l’Etat pour éviter l’hyperinflation

Matata-PonyoLe gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a annoncé ce lundi, la baisse de ses prévisions budgétaires, conséquence de l’effondrement des prix des matières premières du pays, afin d’éviter au pays l’hyperinflation.

De peur de revivre le «cauchemar de l’hyperinflation» qui avait secouée le pays dans les années 90, le Premier ministre congolais, Matata Ponyo a précisé que la réduction dépenses (projetées de 22%) est une nécessité. A cette époque, cette inflation avait atteint un pic de 9.000% en 1994.

«Les dépenses projetées par la loi de finances rectificative de l’exercice 2016 se chiffrent à 6.610,9 milliards de francs congolais (FC) contre 8.476,4 milliards de FC» dans le budget initial, a déclaré le Premier ministre au cours d’une séance publique du parlement.

Les recettes budgétaires de la RDC sont constituées pour plus de 50% des secteurs minier et pétrolier, tandis que les prix du cuivre et du pétrole sont en baisse sur les marchés mondiaux depuis le début de l’année.

Le Premier ministre Matata Ponyo, qui fut ministre des Finances de 2010 à 2012, considère la «stabilisation du cadre macroéconomique» congolais comme sa grande réussite.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), la hausse des prix, qui dépassait 46% en 2009, a été ramenée à autour de 1% de 2013 à 2015. Et dans le même temps, la croissance économique de la RDC, premier producteur africain de cuivre et premier producteur mondial de cobalt, a atteint en moyenne 7,7% par an sur la période 2010-2015.

Mais la croissance congolaise a fortement ralenti l’année dernière, frappée par la baisse des cours des matières premières et cela se fait sentir sur les finances de l’État qui voit fondre ses recettes fiscales.

En avril, le gouvernement de la RDC a revu le taux de croissance 2016 de 9 à 6,6%.

Pour Matata Ponyo, les prix des matières premières qui sont exportées par la RDC vont « descendre davantage » en 2016 en raison de la contraction de la demande chinoise qui a eu « un impact direct » sur les recettes budgétaires.