Centrafrique : l’impôt citoyen

L’Etat centrafricain veut une fois de plus, faire appelle à l’effort de chaque citoyen pour arriver à honorer les attentes du budget 2013 qui s’élèverait à près de 510 millions de dollars. Pour ce faire, l’exécutif vient de soumettre au parlement l’application d’une nouvelle imposition appelé « contribution citoyenne ». Ce nouvel impôt aux allures de capitation divise l’opinion qui s’interroge sur le bien fondé de la décision et surtout sur la destination réelle des fonds qui en proviendraient. L’impôt de capitation intervient généralement en période de crise, quand un gouvernement fait face à des situations, souvent imprévues, qui mobilisent fortement les ressources de l’Etat. Pour les centrafricains, les caisses de l’Etat tarissent pour des raisons de détournement de fonds ou de me-gestion. Voila pourquoi la responsabilité de renflouer ces deniers ne repose pas sur la population. Aussi la taxe est censée être temporaire et le pays a déjà vécu sous cette imposition qui avait été supprimé par le défunt président. Les experts de la région pensent que le gouvernement pourrait trouver les fonds dont ils ont besoin en assainissant l’organisation de l’Etat et la gestion des finances. En effet le pays n’échappe pas à la configuration de pareto qui pour l’ensemble des revenus publics, plus de la moitié ne profite qu’à un groupe d’oligarque bien réduit. Alors que le pays s’estime pauvre, le gouvernement compte 34 ministres et les postes de gratification des alliés du régime sont légions. Cette situation fait que le budget se voit considérablement étranglé rien que par les salaires des hauts cadres et multiples conseillés.

L’impôt concerne les citoyens de 18 à 64 ans répondant aux normes qui seront établit par la proposition de loi, et son coût sera compris entre 3 et 20 dollars. pour les observateurs, si le gouvernement arrive à avoir gain de cause, ces fonds devront réellement être injecter dans l’économie nationale pour relancer la machine, autrement l’impôt risque de perdurer et le grognement social se transformer en soulèvement populaire.