Burundi : L’opposition réclame l’annulation de l’enregistrement des électeurs

Burundi-fraude-enregistrements-electionsLes partis d’opposition burundais ont, dans une lettre adressée à la Commission nationale électorale indépendante (Ceni), réclamé l’annulation de l’opération d’enregistrement des électeurs, estimant qu’une fraude massive a été commise par le parti au pouvoir.Le Burundi s’apprête à organiser en 2015 des élections générales jugées cruciales pour l’avenir et la stabilité politique du pays. L’enregistrement des électeurs, qui a débuté le 24 novembre dernier s’est jusqu’ici déroulée dans une ambiance houleuse marquée par de nombreuses irrégularités constamment dénoncées par les médias, l’opposition et la société civile.

Mercredi, les dirigeants des 18 partis d’opposition du pays, parlant d’une seule voix, sont montés au créneau pour demander à la Ceni d’annuler l’opération. Dans leur lettre, ils estiment notamment que « la Céni a déjà reçu les preuves innombrables d’une opération de fraude massive organisée par le parti au pouvoir ». Aussi, réclament-ils l’annulation de l’opération qu’ils qualifient de «pseudo-enrôlement ».

Auparavant,l’Alliance Démocratique pour le Changement (ADC-KIBIRI), une coalition regroupant dix partis d’opposition, avait accusé les sections locales de la Ceni de distribuer massivement des cartes d’électeurs aux membres du parti au pouvoir, tout en refusant d’en délivrer aux partisans de l’opposition. En fin de semaine dernière, l’Église, représentée par la Conférence des évêques catholiques du pays, avait à son tour dénoncé de nombreuses irrégularités dans le déroulement de l’enregistrement des électeurs.

Au demeurant, les autorités du pays ont elles-mêmes reconnu que l’opération a été émaillée d’irrégularités. « La Céni partage le constat qu’il y a eu un certain dysfonctionnement », a déclaré mercredi le président de la Ceni, Pierre-Claver Ndayicariye, estimant toutefois que « les instruments pour l’organisation d’un scrutin juste, équitable et transparent existent ».

L’opération, qui devait s’achever lundi, a été prolongée jusqu’à vendredi afin de permettre à la totalité des 4,8 millions de votants de s’enregistrer sur les listes électorales.