Mozambique: Une première entente entre le gouvernement et l’opposition

renamo-mozLe gouvernement du Mozambique et la Renamo, le principal parti d’opposition, ont parvenu mercredi, à un premier accord dans leurs pourparlers de paix qui se tiennent dans la capitale, Maputo.

Cet accord qui porte notamment sur un partage du pouvoir au niveau régional, doit aboutir à une modification législative permettant de satisfaire les demandes de la Renamo.

«La délégation du président de la République et la délégation du président de la Renamo se sont mis d’accord pour constituer une sous-commission chargée de préparer un paquet législatif qui doit entrer vigueur avant les prochaines élections de 2019», a déclaré José Manteigas, le chef de la délégation de la Renamo.

Ce paquet qui doit être soumis à l’Assemblée nationale avant fin novembre 2016, comprendra une révision constitutionnelle et législative permettant une plus grande décentralisation de l’Etat mozambicain. «Des gouverneurs provinciaux issus de la Renamo vont également être nommés de manière provisoire», s’est réjoui Manteigas,

Cet accord constitue un recul du gouvernement face aux revendications du leader de la Renamo, Afonso Dhlakama, qui vit caché dans les montagnes du Gorongosa, au centre du pays, depuis octobre 2015, après avoir échappé à deux attaques contre son convoi. Il avait promis à plusieurs reprises ces derniers mois à ses électeurs que la Renamo gouvernerait la moitié du pays, et si nécessaire par la force.

En dépit de ce premier accord, salué par Angelo Romano, l’un des médiateurs de l’Union européenne, qui y voit «un pas important pour la paix au Mozambique»,  les pourparlers de paix doivent encore se poursuivre afin d’aboutir à un cessez-le-feu et au désarmement définitif des rebelles de la Renamo.

La Renamo,  ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), qui contestait le résultat des élections présidentielle et législatives d’octobre 2014 remportées par le Frelimo, le parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1975, réclamait le pouvoir dans six provinces sur onze, qu’elle considère avoir remportées.