Le Pape François a accepté ce 1er novembre, la renonciation cardinale introduite depuis 2015 par l’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, très connu pour son ferme engagement contre les dérives du pouvoir en République démocratique du Congo (RDC).
Le désormais archevêque émérite de Kinshasa a été remplacé par Mgr Fridolin Ambongo, qui travaillait déjà auprès de lui comme archevêque coadjuteur de Kinshasa depuis le 6 février.
La passation de pouvoir et de service a eu lieu ce jeudi dans la capitale congolaise en présence du Nonce apostolique. L’inauguration officielle du ministère de Mgr Ambongo est, quant à elle, prévue pour le 25 novembre 2018 à la cathédrale Notre Dame du Congo, a annoncé Père Bruno Lusongakio, porte-parole de l’archidiocèse de Kinshasa.
Mgr Monsengwo, 79 ans, est l’une des voix critiques envers les différents régimes qui se sont succédés en RDC (ex-Zaïre), du dictateur Mobutu Sese Seko (1965-1997) à Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), puis Joseph Kabila.
Il quitte ses fonctions à deux mois des élections tant attendues dans ce pays, un scrutin dont le processus ne rassure toujours pas l’opposition. Celle-ci dénonce notamment, un désordre orchestré par la commission électorale (CENI), avec la bénédiction du pouvoir du président Kabila, même si ce dernier ne sera plus en lice dans la course à la magistrature suprême.
Dans une étude dont les résultats ont été publiés ce jeudi, le Groupe d’Étude sur le Congo (GEC), basé à l’Université de New York, accuse la présidence congolaise d’avoir une «mainmise» sur les deux institutions chargées d’assurer la transparence du processus électoral : la CENI et la Cour constitutionnelle.