La confusion règne au Tigré après «l’assaut final» de l’armée éthiopienne

La situation demeure confuse dans la région du Tigré au nord de l’Ethiopie, où le pouvoir central d’Addis-Ababa affirme avoir repris le contrôle de la région, alors que des affrontements sont toujours signalés, avec notamment des tirs de roquettes sur Asmara, capitale de l’Érythrée voisine.

Il est toujours difficile d’avoir des informations neutres sur la situation au Tigré. Samedi dernier, le chef de l’armée éthiopienne affirmait que ses hommes «ont complètement pris le contrôle de Mekele», la capitale du Tigré, ajoutant que 7.000 membres du commandement nord de l’armée avaient été libérés.

Peu après, c’est le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui a annoncé que ses troupes ont «achevé et cessé les opérations militaires dans la région du Tigré», ajoutant que son gouvernement allait «maintenant se concentrer sur la reconstruction de la région».

Mais ce dimanche, des sources diplomatiques ont fait état de nouveaux affrontements au Tigré, avec notamment des tirs de roquettes sur Asmara, capitale de l’Érythrée.

La télévision tigréenne, Tigray TV, affirme également, images à l’appui, que les combats continuaient dans la région, et qu’un Mig-29, un avion de chasse de l’armée fédérale, aurait été abattu dans les montagnes à 60 kilomètres de Mekele. Un pilote, montré sur les images, aurait été fait prisonnier.

C’est dans ce contexte de confusion, où les belligérants se livrent à une nouvelle guerre de communiqués, que la Croix Rouge fait état d’une situation sanitaire «inquiétante», précisant que l’hôpital principal de Mekele qui manque de tout : « de nourritures, de médicaments et même de sacs mortuaires ».

La Croix-Rouge évoque aussi un millier d’Érythréens, arrivés affamés et démunis samedi dernier dans la ville, après avoir marché depuis les camps où ils vivaient près de Shire.