Le Gouvernement angolais a dressé ce dimanche 30 juillet, le bilan de la série de manifestations organisées dans diverses villes du pays contre la hausse de la vie chère.
«Nous déplorons 22 morts, dont un policier et 197 blessés», a annoncé le ministre angolais de l’Intérieur Manuel Homem, lors d’un Conseil des ministres présidé par le Chef de l’Etat, João Lourenço.
Des coups de feu ont retenti par intermittence hier dimanche, dans la capitale Luanda et dans plusieurs autres villes où des affrontements ont opposé manifestants et Forces de l’ordre. Il s’agit des pires violences enregistrées dans le pays depuis plusieurs années, selon les autorités angolaises et plusieurs observateurs neutres.
Des supermarchés et des entrepôts ont été vandalisés par les émeutiers depuis le 28 juillet dernier, en s’emparant de vivres et d’autres marchandises, ou encore en causant des dégâts dans 66 magasins, mais le gouvernement angolais reste serein face à cette situation.
Le Conseil des ministres angolais a indiqué par ailleurs, que «plus de 1.200 personnes ont été arrêtées» lors de ces diverses manifestations et de son côté, la Police nationale avait déjà fait état dans la soirée du 29 juillet «d’un bilan de quatre morts, et indiqué avoir arrêté 1.214 suspects».
L’origine de cette série de manifestations sociales est la décision de l’exécutif prise au début de ce mois de juillet, d’augmenter les prix des carburants (jusqu’ici fortement subventionnés) de 300 à 400 kwanzas par litre (soit de 0,28 à 0,38 euros), ce qui a provoqué un vif mécontentement dans ce pays d’Afrique australe, 5è économie d’Afrique et surtout 2è producteur africain de pétrole derrière le Nigeria.
Dans ce pays lusophone d’environ 30 millions d’habitants, selon la Banque Mondiale, l’inflation et le faible taux de croissance économique devraient maintenir la pauvreté à un niveau élevé, «autour de 36% d’ici 2026, ce qui exige la mise en place d’un meilleur filet social et de plus d’investissements».
L’Angola bénéficie par ailleurs depuis près de 3 ans de gros investissements américains et européens à travers le projet du Corridor de Lobito.