Deux personnes arrêtées au Mali pour «tentative de déstabilisation des institutions de la République»

Deux personnes accusées de «tentative de déstabilisation des institutions de la République» du Mali ont été arrêtées cette semaine, a annoncé hier le ministère de la Sécurité, à quelques jours de l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), réélu pour un second mandat.

Les intéressés, notamment Paul Ismaël Boro, ancien directeur du Centre international des conférences de Bamako (CICB) et Moussa Kimbiri, ont respectivement été arrêtés le dimanche et hier mardi.

Il leur est reproché d’avoir voulu «compromettre les forces de sécurité» et «provoquer une insurrection populaire» avant l’investiture du président IBK, prévu le 4 septembre prochain.

Paul Ismaël Boro était un cadre du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir, avant de tomber en disgrâce, il y a environ deux ans.

Quelques mois avant la présidentielle, il avait rejoint le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, adversaire d’IBK au second tour de la présidentielle, et qui conteste jusqu’à présent la victoire du président sortant.

Des sources sécuritaires soutiennent que des «mercenaires burkinabés» auraient reconnu avoir reçu de l’argent de Boro pour tirer sur les manifestants lors des marches organisées par l’opposition depuis la proclamation de la présidentielle malienne, une accusation que rejette l’opposition préférant parler d’un «règlement de comptes» entre le régime et Paul Boro qu’on «cherche ainsi à punir pour sa courageuse position politique».

Pour les opposants, le régime d’IBK cherche à museler ses adversaires politiques par des arrestations, des enlèvements et  des actes de torture.

Lors d’un point de presse hier à Bamako, le directeur de campagne de Soumaïla Cissé a dénoncé une « accusation totalement ridicule », dans la mesure où « aucun des militants de l’opposition malienne n’est armé, encore moins Paul Ismaël Boro».

Une «grande marche populaire» de l’opposition est prévue le samedi 1er septembre 2018 à Bamako, pour dénoncer ces «abus de pourvoir» et «arrestations politiques», et aussi pour contester à nouveau la réélection d’IBK.