Mise en garde du FMI contre une éventuelle dévaluation du franc CFA

Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon, Alex Segura-Ubiergo a mis en garde contre une éventuelle dévaluation du franc CFA, si les réserves de change de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) continuaient à descendre.

A l’issue d’une semaine de travail avec les autorités gabonaises et la société civile, le représentant du FMI a recommandé à ces pays, lors d’une conférence de presse, d’«augmenter les recettes d’exportation pour sécuriser les réserves»,  car, a-t-il dit, «il faut endiguer et régler définitivement l’érosion des réserves de change des pays de l’espace communautaire, qui souffrent tous ou presque de la crise pétrolière qui secoue les Etats producteurs, si on veut éviter une dévaluation de la monnaie».

En outre, recommande M. Segura-Ubiergo, les fonds affectés aux pays de la CEMAC dans le cadre des programmes négociés avec le FMI, doivent «partiellement et impérativement servir à la reconstitution des avoirs extérieurs nets». Car, explique l’expert de l’institution de Breton Woods, l’érosion manifeste de ces avoirs, peut «déboucher sur un ajustement monétaire aux conséquences négatives».

Dans une récente tribune, l’économiste togolais, Kako Nubukpo, avait également évoqué l’imminence de cette dévaluation du franc CFA, dans les « semaines ou mois à venir ».

«…Faute d’avoir pu diversifier leurs économies au moment du cycle décennal haussier des matières premières, notamment du pétrole, les pays de la zone Franc exportateurs de pétrole subissent actuellement de plein fouet le retournement du cours des matières premières. Une telle situation laisse planer le spectre d’une nouvelle dévaluation du franc CFA dans les semaines ou mois à venir », avait écrit l’ex-ministre togolais de la Prospective.

Une éventualité qui, selon lui « rend en partie caduc le débat sur l’utilisation optimale de réserves de changes, ces dernières ayant fondu comme neige au soleil dans le compte d’opérations détenu auprès du Trésor français,  et ce au rythme de l’accroissement des déficits jumeaux accumulés par les économies de la zone Franc ».