Mauvais départ pour le dialogue politique au Bénin

Le dialogue politique qui devrait s’ouvrir le 10 octobre au Bénin, à l’initiative du président, Patrice Talon, afin d’aplanir les différends au sein de la classe politique du pays en prévision des prochaines élections municipales, pourrait fort bien être boycotté par les partis de l’opposition, si certaines conditions ne sont pas remplies.

Dans une série de communiqués, le parti «Forces Cauris pour un Bénin Emergent» (FCBE, opposition) exige des conditions devant favoriser «des échanges directs, francs et constructifs au profit du Bénin», sans quoi, il ne répondrait pas à l’invitation au Dialogue.

Formation politique phare de l’opposition au Bénin, les FCBE conditionnent leur participation à ce dialogue national par la présence des acteurs de la société civile et des autres partis de l’opposition.

Le parti de l’ancien président béninois Boni Yayi réclame également la reprise des élections législatives du 28 avril 2019, le retour des exilés politiques et la libération des détenus politiques, avant les assises du 10 octobre.

Selon la présidence du Bénin, l’objectif du dialogue national est de «chercher des pistes de solutions aux questions de la révision des lois électorales à polémique», notamment la charte des partis politiques et du code électoral, en vue de dénouer la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis les élections législatives d’avril 2019.

Ces élections controversées ont donné lieu à des violences dans plusieurs localités du Bénin, faisant plusieurs morts, principalement dans la capitale, Cotonou.

Fervent opposant à la tenue de ces élections, l’ex-président béninois, Boni Yayi, avait été pris à partie par le pouvoir. Sa résidence a été longtemps encerclée et surveillée par les forces de l’ordre et une procédure judiciaire avait même été enclenchée contre lui.

Ces derniers jours, des voix se sont levées dans le pays pour mettre en garde le président Talon contre une nouvelle tentative d’écarter les partis ne soutenant pas son action lors des élections municipales et communales prévues en mars 2020.