Gabon : des législatives décisives pour consolider le pouvoir d’Oligui Nguema

Le premier tour des élections législatives et locales de ce 27 septembre marque une étape cruciale de la transition politique au Gabon. Moins de six mois après sa victoire présidentielle, le général Brice Clotaire Oligui Nguema cherche à doter son pouvoir d’une assise parlementaire et territoriale solide.

Avec plus de 18 800 candidatures validées pour 3 223 sièges, le scrutin témoigne d’un fort appétit politique. Mais derrière cette vitalité apparente, l’opposition dénonce des conditions inéquitables. L’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, arrivé deuxième à la présidentielle, accuse le régime d’« atteintes graves » aux droits électoraux, notamment pour la diaspora, et de manque de transparence dans l’organisation. Ces critiques mettent en lumière la difficulté d’instaurer une compétition crédible dans un pays encore marqué par des décennies de contestations électorales.

Pour Oligui Nguema, l’enjeu dépasse le seul renouvellement de l’Assemblée nationale. En obtenant une majorité parlementaire et un contrôle sur les conseils locaux, il consoliderait sa légitimité et neutraliserait les critiques sur la nature « dirigée » de la transition. À l’inverse, un boycott ou une faible participation de l’opposition renforcerait l’image d’un pouvoir dominant mais contesté.

La fermeture des bars et la rigueur des dispositifs sécuritaires montrent aussi la volonté du gouvernement de contenir toute dérive. Mais cette approche pourrait accentuer le sentiment d’une démocratie encore sous surveillance.

Ces élections constituent donc un test : si elles se déroulent sans heurts majeurs, Oligui Nguema pourra afficher une image de stabilité et avancer vers la normalisation. Mais si les accusations de fraudes persistent, elles risquent d’éroder la crédibilité d’un processus censé tourner la page des crises passées.