Tchad : un accompagnement psychologique gratuit pour les victimes de violences

Au Tchad, les violences faites aux femmes et aux jeunes filles restent une réalité alarmante. Selon l’UNFPA, plus de 2 700 cas ont été recensés en 2024, malgré un arsenal juridique censé réprimer les auteurs. Pour répondre à cette urgence, la Ligue tchadienne des droits des femmes (LTDF) a lancé, le 25 septembre à N’Djamena, une campagne de consultations psychologiques gratuites qui s’achèvera le 1er octobre.

Cette initiative vise à offrir un espace d’écoute et de soutien aux victimes, souvent contraintes au silence par la peur ou la stigmatisation. « Les violences basées sur le genre laissent des séquelles invisibles mais profondes », rappelle Fadimatou Tchako, chargée de psychologie à la LTDF. Elle souligne que l’objectif est d’aider les survivantes à « retrouver confiance, dignité et espoir ».

Les consultations constituent une première étape d’un accompagnement plus large : orientation vers des structures spécialisées, mise en place de groupes de soutien, et suivi psychologique de long terme pour les cas les plus lourds. L’ONG ambitionne également de renforcer la coordination avec les acteurs sociaux, médicaux et juridiques afin d’assurer une prise en charge globale et durable.

À terme, la LTDF souhaite étendre ce dispositif à l’ensemble du pays, afin que chaque victime, quelle que soit sa localisation, puisse bénéficier d’une assistance adaptée.

Cette campagne traduit un enjeu de santé publique et de droits humains : sans prise en charge psychologique, les survivantes risquent de rester prisonnières de leurs traumatismes, freinant leur réinsertion sociale et économique. Dans un contexte où les violences de genre fragilisent profondément la cohésion familiale et communautaire, ce type d’initiative apparaît comme une étape indispensable vers une meilleure protection des femmes au Tchad.