Soudan : Violentes manifestations contre les coupures d’eau

 manif-soudanDes manifestations ont éclaté dimanche à Khartoum, au Soudan, après  des coupures répétées  d’eau.  Au  cours  de celles-ci, une personne  a trouvé la mort, après  avoir  inhalé du gaz lacrymogène lancé  par la  police sur les contestataires.
L’incident est  survenu   à  Mayo, un  quartier du  sud  de la capitale soudanaise.  Plusieurs  centaines  d’habitants,  hommes, femmes et enfants, étaient  descendus   dans  la rue  principale,  qu’ils  ont  littéralement  bloquée avec   des pierres et des branches d’arbres.  Intervenant  pour  disperser les manifestants,  la police avait  lancé du gaz  lacrymogène  sur  la foule,  tuant une personne,  dont  l’identité n’est pas encore connue.  Selon  des témoins,  les  forces  de l’ordre ont même  frappé les manifestants à la matraque, et lancé  du gaz sur les habitations.
Depuis un  mois,  les coupures  d’eau sont fréquentes dans plusieurs secteurs de  Khartoum,  compliquant   le  quotidien  de  milliers d’habitants.  La  situation  est d’autant plus inquiétante  qu’en  cette  période  de  chaleur,   les températures peuvent grimper  jusqu’à 40°C.
Le Soudan,  qui  a  connu  pendant longtemps  une guerre civile  meurtrière, traverse actuellement une  crise  économique grave, accompagnée de fréquents  mouvements de contestation. En  janvier  dernier, le président Omar El Béchir avait appelé toutes les formations politiques soudanaises  à un dialogue national .Après  une  vague  de manifestations  sans précédent, il  avait exprimé son  souci  de conduire   le Soudan à la renaissance politique et économique.
Mais  ce  pays  reste toujours  économiquement fragile, et les protestations populaires  contre les décisions du gouvernement  sont fréquentes  et  souvent  violemment   réprimées.  Ainsi, selon  Amnesty International,  200  personnes  auraient  été tuées dans des manifestations contre la suppression  des subventions sur les carburants. Les  autorités  ont, quant à elles,  fait état de 70 morts, et affirmé  que l’intervention policière  avait eu lieu dans le but  de protéger les commissariats et stations services attaqués.