Centrafrique : Découverte d’un charnier dans le fief de la Séléka.

 seleka-ouakaUne  dizaine de  corps  sans  vie  ont  été  retrouvés  jeudi, dans l’Ouaka, une  rivière traversant la ville de  Bambari où  est établie  depuis   peu  l’ex-rebellion  Séléka. Une découverte aussi  macabre qu’inquiétante, qui n’a pas manqué de semer la peur  parmi les habitants.
Selon  la  gendarmerie centrafricaine  qui a annoncé la nouvelle,  les corps  retrouvés  portent  de  nombreuses traces  évidentes  de torture.  Les victimes sont  toutes de sexe masculin,   dûment ligotées,  présentant  des blessures  par balles ou à l’arme blanche.
« Une enquête  a été ouverte afin d’élucider les circonstances  de ces crimes », a  indiqué la gendarmerie.
La découverte de ces corps intervient deux semaines après qu’un accrochage entre des   groupes armés a fait une vingtaine de morts, dans une localité proche de Bambari. Lundi dernier, l’ONG Médecins Sans Frontières avait  dénoncé l’usage « systématique » de la violence par des groupes armés contre les civils dans cette région.
Bien  qu’il n’y ait pas encore  eu  d’accusations officielles,  le porte-parole  de l’ex-Séléka, Amadi Nedjad,  a tenu à  dissiper toute  suspicion  contre son mouvement.  D’après lui, « il est  impossible que  l’ex-rebellion  soit  impliquée  dans cette tuerie. Les  membres de l’ex-Séléka   sont  bel  et  bien   présents à Bambari, mais  sont cantonnés et surveillés  par les forces françaises  et africaines ».
Pour rappel, le groupe rebelle Séléka,  majoritairement composé de musulmans, a joué un rôle   déterminant  dans   la   crise centrafricaine. En effet,  c’est ce groupe  qui  fut  à l’origine du coup d’Etat ayant renversé le  président  François Bozizé en mars 2013, en   déclenchant, par la suite, des affrontements sanglants entre les  ethnies musulmane et chrétienne.
Depuis, la Centrafrique  est plongée dans un conflit   marqué  par de nombreuses   exactions  contre les civils.  Malgré  le départ de  la  Séléka du pouvoir en janvier 2014, les violences  persistent  à travers le pays,  entraînant des déplacements massifs, surtout  parmi les  populations musulmanes.