RDC/Elections : L’opposition décide de faire plus de pression sur Kabila

L’opposition en République Démocratique du Congo (RDC), coalisée au sein du «Rassemblement», a achevé ce week-end, son conclave à Kinshasa, par l’adoption d’une série d’actions destinées à mettre plus de pression sur le président Joseph Kabila, en vue de l’organisation des élections en décembre prochain.

Dans sa nouvelle «stratégie», l’opposition congolaise annonce pour les 8 et 9 août prochain, des «journées villes mortes, dans tout le pays, en guise d’avertissement», selon le rapporteur du conclave, François Muamba.

L’opposition prévoit en outre, des rassemblements pour le 20 août dans les chefs-lieux des 25 provinces et quatre autres de manière simultanée, dans la capitale Kinshasa, ainsi qu’un appel à la désobéissance civique.

«A défaut d’avoir convoqué le corps électoral le 30 septembre, Joseph Kabila ne sera plus reconnu président de la République à partir du 1er octobre», a déclaré M. Muamba qui s’exprimait au siège du parti historique d’opposition, l’UDPS. Les quelque 70 millions de Congolais seront alors invités à ne plus payer leurs taxes et redevances dues à l’Etat ni leurs factures d’électricité et d’eau aux deux sociétés d’Etat qui en ont le monopole, a détaillé le rapporteur.

Le «Rassemblement» de l’opposition fonde sa nouvelle colère sur le fait qu’aucune date n’a toujours pas été annoncée pour les élections qui doivent avoir lieu en décembre 2017, selon l’accord de sortie de crise signé en décembre 2016.

En effet, selon la constitution du pays, la date d’un scrutin doit être annoncée «au minimum 90 jours» avant son déroulement. De ce fait, le 30 septembre 2017 se relève être la date butoir pour annoncer une élection devant se tenir avant 31 décembre.

Mais le dernier «dialogue national» rassemblant majorité, une frange de l’opposition et société civile, a annoncé un accord reportant la présidentielle avril 2018. Un accord dénoncé et rejeté par la majeure partie de l’opposition.

De son côté, le président Kabila, dont le mandat a expiré depuis le 19 décembre dernier, reste évasif sur la tenue des élections. «Je n’ai rien promis du tout ! Je souhaite organiser des élections aussi vite que possible», avait-il récemment déclaré à la presse.